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JACQUES HENRI LARTIGUE ▪ DIVINEMENT SPORT

  • Photo du rédacteur: Eric Poulhe
    Eric Poulhe
  • 6 juin 2024
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 30 juin 2024

POLKA GALERIE, PARIS

31 mai 2024 – 13 juillet 2024

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À quelques semaines des JO de Paris, Polka présente le travail de l’artiste dans le cadre du grande exposition hommage à la galerie Polka, du 31 mai au 13 juillet.

De la Belle Époque aux années 1980, il a photographié tout ce qui bougeait : matchs de tennis, épreuves de ballon ou d’aviron, jeux de plage, divertissements à ski, sur neige ou sur eau, courses automobiles, mais aussi les concours d’élégance qui se tenaient aux abords des terrains… Car loin de l’effort et de la sueur, Jacques Henri Lartigue aimait le sport pour la beauté du geste. Et de l’art de vivre en plein air.

Dans l’atmosphère d’anglomanie qui se développe à la Belle Époque, l’idéal du sport en tant qu’art de vivre s’impose à la bourgeoisie française comme un loisir quasi aristocratique, à l’image de ce qu’il est pour les élites britanniques formées dans les très prestigieuses écoles et universités d’Eton, de Cambridge ou d’Oxford… Pas étonnant de retrouver Jacques Henri Lartigue au cœur de cette jet-set, à Biarritz ou à Nice. Pour autant, Lartigue n’est pas, au sens propre, un athlète. C’est un sportsman.

Les membres de sa famille comptent parmi les premiers vacanciers à fréquenter, avant la Première Guerre mondiale, les Alpes françaises ou suisses, où, sous le regard médusé des locaux, ils s’adonnent au ski nordique. Ses images racontent ce temps où le sport était pratiqué en vêtements civils.

Contemporain de l’apparition de l’automobile et de l’avion, Jacques Henri Lartigue se passionne aussi pour les machines, qui font du XXe siècle celui de l’accélération. Le peuple de regardeurs chics, portant canotier ou haut-de-forme, qui naît au bord des routes ou le long des champs de courses n’échappe pas non plus à l’œil du photographe...

Jacques Henri Lartigue n’a pas une pratique sportive attitrée, comme en témoignent ses nombreux clichés d’aviron, de natation, de ski nautique, de marche, de course, de ballon, de ski, de patin à glace… Sans autre bénéfice qu’un accomplissement personnel, le photographe et son entourage de jeunes gens « à la mode » consentent gratuitement à des prouesses physiques.

Rares toutefois sont les images présentant des corps en plein effort ou à la peine. Pas de sueur, pas de souffrance. Pour cette société, l’activité doit n’être qu’un continuum de plaisirs. Pour la beauté du geste.

 

Thierry Grillet

Sélection

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Commentaire ♥♥♥♥


À moins de deux mois des Jeux olympiques, la galerie Polka met en lumière le sport en rendant hommage à Jacques Henri Lartigue, un photographe « divinement sport ».

La sélection d’une quarantaine de tirages, dont la majorité d’époque, s’étend de 1905 à 1961, Elle montre la fascination du photographe pour les corps en mouvement : chorégraphie, saut, plongeon, chute… C’est la beauté du geste qui interpelle son regard. De la Belle Époque aux années 1980, Jacques Henri Lartigue savait saisir comme nul autre le mouvement. Il ne capte ni l’effort, ni la sueur, mais l’art de vivre en plein air, la beauté du geste, de l’envol, de la glisse, de la vitesse. Toutes les disciplines et activités physiques passent devant son objectif : les débuts de l’aviation avec Maurice Farman à Buc en 1911 ou Edmond Audemars sur Blériot IX à Vichy en 1912, le Grand prix de l’Automobile Club de France en 1913, Suzanne Lenglen à l'entraînement à Nice en 1921, le championnat du monde de saut à ski à Juan-les-pins en 1938…

Il raconte l’art de vivre et les distractions de la bourgeoisie française à la Belle Époque, l’ambiance au bord de l’eau, des circuits et des terrains. L’élégance des spectateurs l’intéresse tout autant que les prestations et envolées physiques.

S’il n’est pas compétiteur, il est lui-même sportif et casse-cou se mettant en scène avec ses amis et sa famille, avec beaucoup de facétie et d’humour, comme lorsqu’il légende la photographie de Oléo Van Weers, frère de Bichonnade, prise à Rouzat en 1908, « notre champion du saut de chaises. »

Une rétrospective distrayante à ne manquer sous aucun prétexte.


E.P.


 
 
 

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EXPO PHOTO

© 2017 Eric Poulhe Photographie

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