PASCAL MAITRE ▪ PEULS DU SAHEL
- Eric Poulhe
- 25 nov. 2022
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 juin 2023
ACADÉMIE DES BEAUX-ARTS, PARIS
20 octobre 2022 – 4 décembre 2022

L’Académie des beaux-arts accueille, du 20 octobre au 4 décembre 2022, l’exposition Peuls du Sahel de Pascal Maitre, lauréat de l'édition 2020 du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière - Académie des beaux-arts.
Pascal Maitre travaille depuis deux ans sur ce projet qui l’a mené au Mali, au Niger, au Burkina Faso et au Bénin. Le peuple peul compte pas moins de 70 millions d’hommes et de femmes, répartis dans une quinzaine de pays de la bande sahélienne. La croissance démographique et le réchauffement climatique fragilisent la situation de ce peuple millénaire, traditionnellement pasteur, qui se déplace dans une splendide région séparant les sables du Sahara des forêts tropicales. Les affrontements inter-ethniques entre communautés nomades peules et cultivateurs dogons, bambaras et mossis ont explosé ces dernières années. La radicalisation djihadiste d’une part importante des Peuls au Mali, au Niger et au Burkina Faso constitue un danger majeur pour l’équilibre de l’ensemble de la région. Plus que jamais, le peuple peul se trouve aujourd’hui à un tournant de son histoire. Organisée autour de trois thématiques - Les fêtes, La vie quotidienne, Le conflit et ses conséquences - cette exposition offre un témoignage sensible et rigoureux sur ces communautés et tente d’apporter quelques clés de lecture d’une région du monde en plein bouleversement géopolitique.
Sylvie Hugues, commissaire
Sélection
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L’Académie des Beaux-Arts, partenaire du Prix de Photographie Marc Ladreit de Lacharrière, accueille l’exposition Peuls du Sahel du lauréat 2020, Pascal Maitre.
L’Afrique est le terrain de prédilection de ce photoreporter qui a déjà réalisé, dans plus d’une quarantaine de pays, des reportages qui abordent différentes facettes de ce continent, telles que les hommes et leur mode de vie, la politique et les conflits, les traditions.
Le prix qu’il a reçu en 2020, avec 30 000 euros de dotation, lui a permis de réaliser un travail de terrain au long cours. « Ce prix gagne à être connu. Dans certains pays comme au Niger, j’étais obligé d’avoir une escorte. Ça me coûtait 650 euros par jour… Il faut donc des financements sérieux pour faire ce genre de travail. », rappelle Pascal Maitre. Pendant deux ans, il a sillonné quatre pays, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Bénin pour suivre le quotidien de ce peuple nomade.
Fragilisée par la forte croissance démographique et le réchauffement climatique, la communauté peule lutte pour survivre et tente d’adapter son mode de vie. Face à ces difficultés grandissantes, nombreux sont ceux qui décident de se radicaliser et de rejoindre l’organisation djihadiste créant de violents conflits.
Pascal Maitre restitue un témoignage saisissant avec une sélection de photographies rassemblées en trois thématiques, les fêtes, la vie quotidienne, le conflit et ses conséquences. Les tirages en couleur, présentés pour la plupart en grand format, sont superbes, très bien documentés par des textes et des légendes détaillées. Une vidéo, dans laquelle le photographe explique tout le contexte géopolitique, est également projetée. Le photographe ne porte pas de jugement. Il témoigne par l’image avec une volonté pédagogique, un peu comme un lanceur d’alerte à un moment où on ne parle plus que de la guerre en Ukraine.
E.P.





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