SIMON VANSTEENWINCKEL ▪ THE HORSE NATION
- Eric Poulhe
- 18 sept.
- 2 min de lecture
POLKA GALERIE, PARIS
11 septembre 2025 – 25 octobre 2025

Le Fonds de dotation La Cense présente « The Horse Nation » de Simon Vansteenwinckel, lauréat de la première édition du Prix International La Cense de la Photographie de Cheval, présidée par Viggo Mortensen et parrainée par Yann Arthus-Bertrand.
En décembre 1890, dans les plaines glacées du Dakota, un drame se noue. Le chef sioux Sitting Bull est abattu par la police indienne sous l’autorité de l’armée américaine. Face à cette perte et à la menace grandissante, un groupe de Lakotas refuse de se soumettre. Ils prennent la route, espérant trouver refuge auprès du chef Big Foot à Wounded Knee. Sans le savoir, ils marchent vers l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire amérindienne.
Depuis, chaque hiver, leurs descendants rejouent cette marche funèbre à cheval. Une traversée de 450 kilomètres, menée dans des conditions extrêmes, où le mercure peut chuter jusqu’à –20 °C. Cette route de mémoire, entre exil et deuil, devient un acte de résistance et de transmission. Il ne s’agit plus seulement de marcher dans les pas des disparus, mais de tracer un chemin pour les vivants. Scènes énigmatiques, silhouettes à contre-jour, chevaux fantomatiques dans le blizzard… Les images aux couleurs sourdes de Simon Vansteenwinckel capturent avec une grande justesse la tension entre présence et absence, entre passé et présent, à la frontière du documentaire et du récit intime.
Au sein de la nation sioux, Simon Vansteenwinckel s’est immergé dans la relation profonde qui unit le peuple Lakota au cheval. Cet animal y occupe une place centrale. Introduit au XVIIe siècle, il révolutionne la chasse au bison, redéfinit l’art de la guerre et devient un symbole de liberté et de prestige. Il est perçu comme un être spirituel, proche des Hommes. Aujourd’hui encore, le cheval reste gardien de la tradition, un pont entre les vivants et les disparus, ancré dans les rituels Lakotas.
Une facette rarement représentée par les médias, souligne-t-il : « La plupart du temps, les journalistes réduisent les réserves indiennes à des lieux d’abandon, dominés par la violence, l’alcool et le chômage. » Face à cette image figée, dénuée de nuances, Simon Vansteenwinckel choisit de raconter une autre vérité. Car, au cœur de ce paysage que l’on croit brisé, une nation se lève, chaque hiver, fière et déterminée, les mains gelées, serrées sur les rênes, la crinière de leur cheval comme étendard.
Polka Galerie
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥





Commentaires