THOMAS DHELLEMMES ▪ PIERRES BLANCHES
- Eric Poulhe
- 21 nov.
- 2 min de lecture
POLKA GALERIE, PARIS
14 novembre 2025 – 17 janvier 2026

Dans « Pierres Blanches », Thomas a compilé vingt ans d’instantanés saisis dans la solitude de la marche à pied. De la Normandie au Japon en passant par l’île d’Yeu et les rives de la Méditerranée. Dhellemmes est de cette génération pour qui la photographie est une sorte de missel, de pause nécessaire, de chemin cardinal. Pas un moyen de retrouver sa route, mais de la trouver tout court.
La sienne commence là où sont ses racines et ses paysages de cœur. Lille, Roubaix, Tourcoing. Les éléphants gris-vert de la mer du Nord chanté par un Souchon nostalgique sur les rives de Malo Bray-Dunes. Le gris carbone du ciel. La beauté triste des paysages. Les maisons blanches dans des décors sombres. Les cabines de plage de la côte d’Opale dressées dans leur solitude hors saison. Il faut l’imaginer marchant dans la brume ou sous des ciels d’orages, tel un Sisyphe poussant son boîtier. Pérégrinant en silence sur l’île de Teshima, coin perdu de l’archipel nippon, ou sur les rochers découpés de Bornholm, au Danemark. Une autre fois dans les Pouilles ou bien dans les Landes. Dans la baie de Halong ou celle du Mont-Saint-Michel en passant par la plage des Petites-Dalles, en Normandie, si chère à Jeanloup Sieff, qui l’a beaucoup inspiré.
Les photographies de « Pierres Blanches » ont toutes été réalisées à l’instantané. Un procédé que Thomas Dhellemmes utilise depuis l’enfance. « Le Polaroid, c’est un parti pris autant qu’une réaction. J’aime sa violence, sa rudesse, ses pièges aussi », explique-t-il. L’instantané est chez Dhellemmes un moyen, pas une fin, une méthode autant qu’une matrice mais aussi un chemin vers un autre support après la prise de vue. Une fois son positif scanné, Dhellemmes recrée un négatif, qui le conduit à nouveau dans la chambre noire. Là où se révèlent d’autres instabilités nées de la chimie souvent approximative du Polaroïd. Là où apparaissent d’autres formes, un grain épais et doux, un flou presuqeu brumeux.
À propos des images de « Pierres Blanches » tirées du livre publié chez Filigranes et exposées à Polka cet hiver, Thomas Dhellemmes dit : « Ce furent des moments heureux et j’étais vivant. » Ces pierres qui germent dans ses images et qui lui survivront sont des talismans. Les témoins secrets et silencieux d’un Petit Poucet qui n’a de cesse de chercher son chemin.
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