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GUILLAUME DE SARDES ▪ FRAGMENTS D’UNE HISTOIRE D’AMOUR

  • Photo du rédacteur: Eric Poulhe
    Eric Poulhe
  • 26 avr. 2018
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 juin 2023

MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE, PARIS

7 mars 2018 – 20 mai 2018

Cette exposition présente différents instants d’une histoire d’amour, dont l’un semble marquer un début et l’autre une fin, et dont chacun fait l’objet d’une légende qui tente de renseigner sur la nature profondément illusoire de ce qui est, à tel moment d’une histoire, la seule réalité possible.

L’histoire présentée s‘inscrit dans des lieux, dans une géographie à la fois singulière et subjective, de Rome à Lille ou Marseille, Barcelone et Berlin. Car, autant que la forme d’un corps, la passion amoureuse retient celle des lieux auxquels il était associé et dans lesquels il s’est imprimé, laissant une trace définitive dans la cire de la mémoire.

Figeant une suite d’instants, la photographie, instrument du discontinu, agit sur le mode même de la mémoire qui ne garde plus, après la rupture, qu’une poignée d’images, de moments, de temps, forts ou non, qui nous restent inexplicablement présents à l’esprit parce que s’est joué alors quelque chose dont nous ne pouvions être véritablement conscients.

Jean-Luc Soretn commissaire d’exposition

Sélection

Commentaire ♥♥♥♥

La série « fragments d’une histoire d’amour » retrace les différents moments de la relation amoureuse entre Guillaume de Sardes, photographe et romancier, et Lolita sa muse, depuis la rencontre en 2012 jusqu’à l’année 2017, deux ans après la rupture en 2015.

La série est constituée d’une vingtaine de clichés qui sont autant de témoignages fixant des instants partagés très intimes. Le photographe a daté et annoté chacune des photographies un peu comme dans un journal intime. Le lecteur est presque gêné de s’immiscer dans le plus intime du couple, et il comprend très vite que cette relation est vouée à l’échec. A travers les images et les commentaires, on passe de la passion des premières années à l’essoufflement, l’érosion, et la rupture de la relation qui perdure tout de même avec une nostalgie distante. La nature de la relation, tour à tour, sereine, passionnée, provocante, torturée, évanouie ou distante est très étroitement reliée au lieu où a été pris la photo. Même si, à la vue des images, on imagine toute la complexité de la relation, à aucun moment ce qui présenté ou écrit ne laisse présager une relation violente. On ressent plutôt une érosion régulière inéluctable.

Les photos, quasiment toute en noir et blanc, sont réalisées pour la plupart sans artifice, avec peu de maquillage. Les images comme les textes délivrent une forte sensualité empruntée d’érotisme certain, tout en suggestion, sans jamais tomber dans la vulgarité. La photo la plus emblématique traduisant ce sentiment, est celle réalisée à Naples en 2013. Lolita est allongée toute habillée dans une baignoire, ses mains rabattant pudiquement la robe flottante qui devait dévoiler son sexe. Elle a un regard déterminé dirigé vers le photographe, sans émotion ou surprise particulière, sans colère, ni joie, ni tristesse. Son rimmel coule. On se demande ce qu’elle peut bien penser à ce moment-là. Est-ce une invitation, une soumission, un abandon. Elle semble ailleurs insensible à la présence du photographe.

Tous les clichés témoignent de l’état de la relation dans une réalité crue, sans jugement, sans embellissement superficiel. Ils permettent de garder une mémoire de cette histoire d’amour sous forme de fragments, où le texte et l’image se marient à merveille.


E.P.


 
 
 

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EXPO PHOTO

© 2017 Eric Poulhe Photographie

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