MARC PATAUT ▪ DE PROCHE EN PROCHE
- Eric Poulhe
- 13 août 2019
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 juin 2023
JEU DE PAUME, PARIS
18 juin 2019 – 22 septembre 2019

Le travail de Marc Pataut (né à Paris en 1952) traite du rapport des individus à eux-mêmes et à la société, faisant apparaître à l’image des visages, des corps, des appartenances, des parcours de vie. Ses projets sont élaborés sur une longue durée et au sein de territoires différents. L’accumulation d’expériences personnelles et collectives nourrit sa pratique photographique.
Constituée d’une sélection de ses essais photographiques réalisés de 1981 à aujourd’hui, l'exposition présente un corpus d’une quinzaine de séries ainsi que des œuvres inédites. Loin d’être une rétrospective, elle est une proposition artistique qui présente des œuvres dans la relation politique qu’elles développent au temps, à la société, à l’espace et au territoire. Son travail, souvent nourri de débats, d’échanges et de luttes, constitue une véritable réflexion sociale et politique. Les œuvres qui en découlent prennent forme dans cette exposition – ainsi que dans l’édition qui l’accompagne – en proposant un autre rapport aux publics.
Pia Viewing, commissaire
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
L’exposition « De proche en proche » présentée par le Jeu de Paume présente une quinzaine de séries photographiques réalisées par Marc Pataut depuis 1981 à aujourd’hui.
Marc Pataut photographie les visages et les corps des individus au sein de territoires différents pour montrer leur rapport à eux-mêmes et à la société, comme pour la série « Aulnay-sous-Quoi ». En 1990, une professeure de français entreprend un travail d’expression littéraire dans une classe de seconde exclusivement constituée de redoublants. Au contact de Marc Pataut, les jeunes découvrent la chambre photographique et sont invités à poser ainsi qu’à s’interroger individuellement sur leur visage en l’associant avec des textes littéraires ou des écrits en propre. Les portraits issus de différentes séries sont organisés en pêle-mêle sur un immense pan mural, mais qui en rend la lecture délicate du fait que la légende se trouve à l’autre bout de la pièce.
En 1994, Marc Pataut s’intéresse aux habitants du Cornillon, un terrain vague situé à l’emplacement actuel du Stade de France à Saint-Denis. Avant qu’il ne devienne le site de renommée mondiale qu’on connait, ce terrain était un territoire annexé par un petit nombre qui avait développé un espace de vie communautaires avec femmes et enfants. Avant que le chantier ne démarre, les expulsions ont peu à peu chassé les habitants et les cabanes ont été démolies quand le stade a ouvert. Marc Pataut a témoigné par l’image de cette vie qui semblait heureuse, un peu comme dans un journal intime. Les photographies sont présentées en petit format sous forme de frise, de manière à traduire cette intimité et cette proximité avec les protagonistes. Ce projet est remarquable et rappelle les reportages qui avaient à l’époque étaient réalisés sur les bidonvilles en périphérie de ville, comme celui de Nanterre entre les années 1950 et 1960.
E.P.





Commentaires