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MATHIEU PERNOT ▪ LA RUINE DE SA DEMEURE

  • Photo du rédacteur: Eric Poulhe
    Eric Poulhe
  • 15 avr. 2022
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 9 juin 2023

FONDATION HENRI CARTIER-BRESSON, PARIS

8 mars 2022 – 19 juin 2022

Lauréat du Prix HCB 2019, Mathieu Pernot présente à la Fondation HCB La ruine de sa demeure, une itinérance photographique morcelée entre le Liban, la Syrie et l’Irak. L’album de voyage de son grand-père, réalisé en 1926, en est le point de départ et vient dessiner l’itinéraire suivi de Beyrouth à Mossoul, entre les ruines des civilisations millénaires du Moyen-Orient et celles des tragédies de l’histoire récente. Dans une sensibilité proche du documentaire, Mathieu Pernot dévoile une œuvre dialectique qui interroge la juxtaposition des récits de la grande histoire et ceux de son histoire familiale.

En septembre 2019, Mathieu Pernot commence son projet à Beyrouth, où ses grands-parents et son père ont vécu dès 1925 avant le départ de ce dernier pour la France en 1958. À la faveur de ses recherches, il y découvre lors de ce premier voyage l’appartement familial. Lorsqu’il retourne dans la capitale après l’explosion du port survenue le 4 août 2020, l’immeuble est alors inaccessible et menace de s’effondrer. Mathieu Pernot se trouve ainsi confronté et intimement lié à l’histoire fragile du Liban.

Du Liban à l’Irak, Mathieu Pernot ne cesse d’être le témoin de scènes de désolation, loin des photographies de famille ou de voyage prises par son grand-père près d’un siècle avant lui. D’un côté, la splendeur de sites archéologiques comme Baalbek au Liban, « immuable vestige de civilisation » (Hala Kodmani) ou la plaine de Ninive en Irak. De l’autre, les villes détruites par les catastrophes et les guerres de ces dernières années, comme Homs, Alep ou Mossoul.

De ce double contraste permanent entre l’innocence des photos de l’album familial et la violence des scènes actuelles, puis entre les ruines d’une histoire vieille de 3 000 ans et celles des récents conflits armés, naît une réflexion non linéaire sur cette région, berceau de l’humanité qui semble aujourd’hui représenter sa fin tragique. Le parcours de Mathieu Pernot s’inscrit dans un ensemble de récits croisés aux temporalités différentes qui nous font aussi « plonger dans la photographie et ses histoires entremêlées » (Etienne Hatt).

Malgré les nombreux obstacles liés à la pandémie et aux difficultés d’accès à certaines zones de tensions, Mathieu Pernot a réussi à repousser les frontières du voyage de son grand père en poursuivant le sien jusqu’à Alep et Mossoul. « Un voyage dans les ruines de l’Histoire » selon l’auteur.

L’exposition La ruine de sa demeure présente une cinquantaine de tirages de Mathieu Pernot, l’album de son grand-père, des photographies d’archives familiales ainsi que celles trouvées dans des maisons détruites de Mossoul.


Agnès Sire, directrice artistique

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Commentaire ♥♥♥♥♥


La fondation Henri Cartier-Bresson présente l’exposition « La ruine de sa demeure », une itinérance photographique de Mathieu Pernot, entre le Liban, la Syrie et l’Irak, sur une période de trois ans allant de 2019 à 2021.

L’exposition démarre par la présentation de photographies en noir et blanc réalisées par son grand père qui a vécu au Liban de 1925 à 1958, avant de s’installer en France. À Beyrouth, où débute le voyage, Mathieu Pernot a retrouvé l’appartement familial dans un immeuble qui est inaccessible et menace maintenant de s’effondrer après l’explosion du port survenue le 4 août 2020. Les images de Beyrouth montrent une ville sinistrée avec de nombreux bâtiments endommagés et une multitude de voitures calcinées.

À Homs et Alep, en Syrie, où Mathieu Pernot s’est rendu respectivement en 2020 et en 2021, c’est encore pire. La ville d’Homs était un des foyers les plus importants de la révolution syrienne. Plus de la moitié de la ville a été détruite par les bombardements du régime et de son allié russe. La bataille d’Alep, qui a débutée en 2012, s’est terminée par la capitulation des derniers rebelles en 2016. Des quartiers entiers de la vieille ville et de l’est d’Alep sont détruits.

La dernière partie de l’exposition est consacrée à l’Irak et à Mossoul, la seconde ville du pays, dans le nord. Le photographe s’y est rendu en 2019. Mossoul est devenue la capitale de Daech après la proclamation du califat par Abou Bakr Al-Baghdadi en 2014. Toute la vieille ville où se trouvait le patrimoine culturel a été détruite lors de la bataille de Mossoul, d’octobre 2016 à juillet 2017.

Avec beaucoup de sensibilité, Mathieu Pernot dévoile un très beau reportage, où se juxtapose une approche documentaire sur les dégâts matériels et psychologiques d’après-guerre, et le récit d’une histoire personnelle.


E.P.


 
 
 

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EXPO PHOTO

© 2017 Eric Poulhe Photographie

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