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SAMUEL FOSSO

  • Photo du rédacteur: Eric Poulhe
    Eric Poulhe
  • 4 févr. 2022
  • 3 min de lecture

MAISON EUROPÉENNE DE LA PHOTOGRAPHIE, PARIS

10 novembre 2021 – 13 mars 2022

Retraçant une carrière de près de 50 ans, cette exposition rétrospective consacrée à Samuel Fosso réunit, pour la première fois en France, l’ensemble de ses séries.

Mêlant le médium photographique, le genre de l’autoportrait et la performance, son œuvre occupe aujourd’hui une place centrale sur la scène artistique internationale contemporaine.

Né au Cameroun en 1962, Samuel Fosso s’installe à Bangui, en Centrafrique, chez son oncle et débute une carrière de photographe de studio dès l’âge de 13 ans. En dehors de son travail de commande, il se crée une série d’avatars défiant les codes de la représentation. À partir de cette époque, Fosso n’aura de cesse de se réinventer dans des autoportraits qui lui permettent de traverser les frontières, qu’elles soient sociales, géographiques ou temporelles. Ses œuvres éprouvent les normes identitaires et célèbrent notre liberté à l’autodétermination.

Cette exposition, de plus de 300 tirages, rassemble des séries emblématiques et des travaux plus confidentiels, des photographies anciennes et inédites, dans un parcours majoritairement sériel. Elle rend compte du travail artistique de Samuel Fosso mais également de son parcours personnel par une mise en dialogue de ces deux perspectives.


Clothilde Morette, commissaire d’exposition

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Commentaire ♥♥♥♥♥


Jusqu’au 13 mars 2022, la Maison européenne de la photographie consacre une rétrospective à Samuel Fosso. L’artiste franco-camerounais qui s’illustre dans l’art du portrait en studio se place dans la lignée d’autres photographes africains de renom comme le Malien Malick Sidibé, honoré à la fondation Cartier en 2017, ou le Marocain Hassan Hajjaj exposé il y a un peu plus deux ans dans ce même hôtel particulier du quartier Saint-Paul.

Son œuvre, qu’il a débuté très jeune à l’âge de treize ans, dans son propre studio à Bangui, en Centrafique, dans les années 1970, fait preuve de beaucoup de créativité et de liberté, questionnant les identités du peuple africain.

L’autoportrait est son domaine de prédilection. Sa première série 70’s Lifestyle, réalisée en noir et blanc, s’étale en fait sur plus de vingt ans. Samuel Fosso transforme son studio en scène de théâtre où il se met en scène avec des accessoires et beaucoup d’humour.

En 1997, le magasin Tati de Barbès invite Malick Sidibé et Seydou Keita pour réaliser des portraits avec des clients. Samuel Fosso se distingue en proposant un autre projet où, empruntant des vêtements et des accessoires du magasin, il réalise des autoportraits en couleur sur des archétypes sociaux, comme la bourgeoise ou le businessman, ou iconiques comme le pirate ou le marin.

En 2000, Samuel Fosso se met à nu dans une série en noir et blanc, pleine de sobriété et de sensibilité, en mémoire à un ami, Tala, assassiné trois ans plus tôt par une milice armée à Bangui. Durant ces événements sanglants, le photographe se trouvait sur les lieux et, pour échapper au massacre, dut se cacher dans sa propre maison.

En 2004, Samuel Fosso se rend dans le village d’Afikpo au Nigéria pour rendre hommage à son grand-père, médecin traditionnel et chef du village. Il se représente alors en tenue de guérisseur et de chef de tribu.

La série African Spirits réalisée en 2008, est un hommage à la liberté à travers la représentation de plusieurs figures de l’histoire africaine et de sa diaspora comme Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire, Mohamed Ali ou Angela Davis.

Deux séries en couleur réalisées respectivement en 2013 et en 2017, sont plus politiques. La première, Emperor of Africa représente le dirigeant chinois Mao Tsé-toung avec l’utilisation de son image à des fins de manipulation. La seconde, Black Pope, questionne l’invisibilité : Et si le papa était noir ? Même si le nombre de catholiques a doublé en Afrique, l’élection d’un pape africain reste toujours incertaine.

Enfin, la série SixSixSix, réalisée entre 2015 et 2016 avec un Polaroid de grand format 20x25 est un projet monumental réunissant 666 tirages avec un plan serré du visage de Samuel Fosso qui montre, sans aucune mise en scène, l’éventail des émotions humaines.

À l’instar de la photographe américaine Cindy Sherman qui se met en scène sous divers personnages, Samuel Fosso est un autre maître de l’autoportrait. La rétrospective proposée par la MEP est un bel hommage à ce photographe talentueux et original !


E.P.


 
 
 

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EXPO PHOTO

© 2017 Eric Poulhe Photographie

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