SEBASTIÃO SALGADO ▪ AMAZÔNIA, LA DERNIÈRE FRONTIÈRE
- Eric Poulhe
- 25 juin 2021
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 9 juin 2023
POLKA GALERIE, PARIS
11 juin 2021 – 11 septembre 2021
La galerie Polka est heureuse d’annoncer l’exposition de la nouvelle série de Sebastião Salgado, Amazônia, présentée du 11 juin au 11 septembre 2021. Organisée, en marge de la grande installation de la Philharmonie de Paris qui accueille plus de 200 photographies, l’exposition de la galerie Polka rassemble des tirages inédits ainsi qu’une sélection réalisée en étroite collaboration avec le photographe et son épouse Lélia Wanick Salgado.
Le reportage de Sebastião Salgado en Amazonie débute en 1986. Ce premier contact avec le peuple Yanomami, l’un des plus grands groupes ethniques du Brésil, à la frontière avec le Venezuela, aura un rôle capital dans son travail. Par-delà la frontière de la langue et les coutumes, un langage commun s’est progressivement établi, celui des émotions : « J’étais comme chez moi, dans ma propre tribu, celle des êtres humains, celle où tous les systèmes logiques et rationnels se mêlent les uns aux autres, aux miens, à ceux de l’Homo Sapiens ».
Dès lors, le photographe franco-brésilien retournera sans cesse en Amazonie, à la rencontre de peuples et de traditions menacés de disparition. Dans un territoire qui fait plus de 8 fois la France, 370 000 Indiens subsistent encore (quand cette population était estimée à 5 millions au XVI ème siècle, lors de la conquête du Brésil) répartis en 188 groupes, parlant 150 langues différentes. Et on estime que 114 groupes n’ont jamais été contactés à ce jour.
[…] Si l’Amazonie fascine Sebastião Salgado, ce n’est pas pour son côté sombre - incendies volontaires, déforestation, empoisonnement des sols et rivières par les orpailleurs et autres trafics en tout genre - mais pour sa beauté inégalée, majestueuse qu’il est encore temps de sauver si le monde se mobilise. Salgado nous offre des vues aériennes, spectaculaires et inédites, de la canopée amazonienne, des montagnes qui la dominent et de ces rivières aériennes qui charrient des millions de mètres cubes d’eau, davantage encore que le fleuve Amazone.
Ses images donnent le vertige. Et nous éclairent. Elles nous font prendre conscience de la force et de la fragilité de ce que le photographe appelle la Dernière Frontière : « Un univers mystérieux dans lequel la puissance de la nature est ressentie comme nulle part ailleurs sur Terre. Ici s’étale à l’infini la forêt qui abrite un dixième de toutes les espèces animales et végétales. Le plus grand laboratoire naturel au monde. »
Polka Galerie
Sélection
Commentaire ♥♥♥♥♥
En marge et en guise de promotion de l’exposition Amazônia de la Philharmonie de Paris, la galerie Polka présente, sa propre exposition, Amazônia la dernière frontière, du photographe franco-brésilien Sebastião Salgado.
Le photoreporter a réalisé ses premiers reportages sur les peuples indiens d’Amazonie à la fin des années 1980. Il y est retourné à plusieurs reprises et tout récemment de 2016 à 2019. Certains des 40 tirages en noir et blanc, pour la plupart en grand format, sont donc inédits.
Les photographies de Sebastião Salgado nous ramènent à celles de la photojournaliste brésilienne d’origine suisse et hongroise, Claudia Andujar, qui a réalisé des reportages chez le peuple Yanomami. La fondation Cartier lui a consacrée une exposition en 2020. Pour Claudia Andujar comme pour Sebastião Salgado, la rencontre avec les Yanomami est devenue une lutte. La diffusion des photographies dans le monde entier est devenue une arme de défense et de soutien des peuples indiens menacés par la volonté expansionniste du gouvernement brésilien actuel.
Comme à son habitude, les photographies de Sebastião Salgado sont splendides et d’une très grande diversité. Au rez-de-chaussée de l’espace, sont exposés majoritairement des portraits sous différents angles, individuels ou en famille, en gros plan ou en pied. Au sous-sol, sont présentées à la fois des images de paysages de la forêt amazonienne, en vue aérienne ou en prises de vue au sol en totale immersion. On y voit aussi les Indiens au cœur de leur environnement, en totale communion.
Cette exposition gratuite est une véritable invitation à aller voir celle de la Philharmonie qui regroupe plus de 200 photographies accompagnée d’une création sonore de Jean-Michel Jarre à partir des sons concrets de la forêt.
Un véritable régal !
E.P.
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