BORIS LIPNITZKI ▪ UN PHOTOGRAPHE RUSSE CHRONIQUEUR DU PARIS DES ANNÉES TRENTE
- Eric Poulhe
- 3 nov. 2023
- 2 min de lecture
GALERIE ROGER-VIOLLET, PARIS
12 octobre 2023 — 20 janvier 2024

Après avoir fui l’Ukraine dans les années 20, le jeune Boris Lipnitzki s’installe à Paris comme photographe. Il crée son studio où il travaille pour Chanel, Schiaparelli, Balenciaga… Les célébrités du monde des arts passent devant son objectif : Piaf, Joséphine Baker, Montand, Jouvet, Foujita, Picasso, Colette, Duras, Sartre… En moins de vingt ans, l’immigré est devenu une gloire.
En 1970, l’agence Roger-Viollet fait l’acquisition de la production de Boris Lipnitzki et de son studio, soit plus d’un million de négatifs et tirages. Ces photographies sont conservées par la Bibliothèque historique de la Ville de Paris et diffusées en exclusivité par la Galerie Roger-Viollet.
La Galerie Roger-Viollet présente 76 tirages modernes numérotés, en édition limitée.
Galerie Roger-Viollet
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La Galerie Roger-Viollet présente le travail de Boris Lipnitzki, un photographe russe, chroniqueur du Paris des années trente.
Haïm Lipnitzky découvre la photographie dès son plus jeune âge, la musique étant son autre passion. Fuyant les pogroms et la révolution, la famille Lipnitzky, de confession juive, fuit l’Ukraine pour la France au début des années 1920. Le jeune homme prend le nom de Boris Lipnitzki et devient photographe.
Présenté par l’aristocratie russe en exil, au couturier Paul Poiret, il photographie ses collections. Dans son studio parisien, ouvert en 1922, se pressent également les compositeurs Igor Stravinski, Serge Prokofiev, les peintres Vassily Kandinsky et Marc Chagall.
Il travaille pour de nombreux couturiers. Coco Chanel pose devant son objectif dans son atelier de la rue Cambon. Il collabore avec Elsa Schiaparelli et Cristóbal Balenciaga, photographie leurs modèles publiés dans Femina, Le Jardin des modes, Marie-Claire, Vogue.
En moins de vingt ans, l’immigré est devenu une gloire qui attire désormais les célébrités du music-hall et de la chanson : Édith Piaf, Joséphine Baker, Yves Montand ; du cinéma et du théâtre : Carl Dreyer, Buster Keaton, Louis Jouvet en grande tenue de séducteur dans Don Juan, Albert Dieudonné en Napoléon pour le film d’Abel Gance. Le monde des arts et des lettres, très présent dans la presse donne lieu à de nombreux portraits : Giorgio De Chirico, Léonor Fini, Foujita, Pablo Picasso pour les peintres, André Breton, Colette, Marguerite Duras, James Joyce, Jacques Prévert, Jean-Paul Sartre, Boris Vian pour les écrivains. Ces personnalités contribuent elles-mêmes à la célébrité de Lipnitzki. Il réalise également des reportages dans les lieux à la mode : la piscine Molitor, les stations balnéaires de Deauville, Monaco et Saint-Jean-de-Luz.
À partir de 1938, le studio périclite. En mai 1941, Boris Lipnitzki embarque à Marseille pour la Martinique, débarque finalement à Cuba pour deux ans avant de s’installer à New York en 1943, accueilli par Chagall. En 1945, il rentre à Paris et récupère son studio. Il assure seul la prise de vue et ferme le studio le 8 juillet 1965, à soixante-dix-huit ans. Il meurt à Paris, en 1971.
E.P.
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